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Patrick MUYAYA KATEMBWE ECRASE LE RWANDA DEVANT LE CONSEIL DES DROITS DE L'HOMME A GENEVE

Voici l'intégralité du Discours du Ministre Congolais de la Communication et Médias au Conseil des Droits de l'Homme à Génève sur la situation dans l'Est de la RDC.

"M. Patrick Muyaya Katembwe, Ministre de la communication et des médias de la République démocratique du Congo, a remercié le Conseil des droits de l’homme pour la tenue de cette session spéciale, qui, a-t-il déclaré, répond à « l’urgence de la situation actuelle et aux violations massives des droits de l’homme […] qui frappent les populations du Nord et du Sud-Kivu, résultant de l’agression des Forces rwandaises de défense et de leurs supplétifs du M23 et de l’AFC ».

Les bombardements indiscriminés contre des camps de déplacés et des zones d’habitation civiles ont exacerbé une crise humanitaire déjà catastrophique, a poursuivi le Ministre. Il a rapporté qu’au moins 3000 personnes avaient été tuées et 3000 blessées lors de l’agression qui a conduit à l’occupation de Goma. Les attaques ciblant les civils, les déplacements forcés et les attaques contre les camps de personnes déplacées internes témoignent d’une brutalité inacceptable, a-t-il déclaré, faisant état de meurtres, de viols, de massacres et de recrutement forcé d’enfants. En soutenant activement ces groupes armés, le Rwanda porte une responsabilité directe dans ces violations, a-t-il ajouté, avant de dénoncer les attaques contre la MONUSCO et contre les forces régionales de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC).

Face à cette situation, le Ministre a appelé à la mise en place d’une commission internationale d’enquête pour examiner les violations des droits de l’homme commises dans le pays. Il a également appelé à l’adoption de mesures concrètes pour prévenir de telles violations à l’avenir. Il est aujourd’hui impératif de garantir un accès humanitaire immédiat et sans restriction, a-t-il ajouté. Il a dénoncé le soutien logistique, militaire et financier du Rwanda aux groupes armés opérant sur le territoire de la RDC - soutien documenté par l’ONU, a-t-il rappelé –, et a appelé le Conseil à tenir le Rwanda responsable de ses crimes, « notamment le dépeuplement forcé des populations congolaises ».

Il est urgent d’exercer une pression internationale pour que le Rwanda cesse immédiatement son soutien aux groupes armés [susmentionnés] et se retire immédiatement du territoire congolais, a insisté M. Katembwe. L’adoption par consensus de la résolution [qui sera aujourd’hui soumise au Conseil des droits de l’homme] serait un signe de solidarité pour les millions de Congolais qui vivent aujourd’hui sous l’occupation du Rwanda, a-t-il conclu."

A la suite de son intervention, de nombreuses délégations ont exprimé leur profonde inquiétude face à l’intensification du conflit dans l’est de la République démocratique du Congo, soulignant que la situation sécuritaire, humanitaire et des droits de l’homme était de plus en plus critique. Plusieurs intervenants ont dénoncé les attaques ciblées contre les civils, les exécutions sommaires, l’enrôlement forcé d’enfants et les violences sexuelles, notamment à la prison de Goma, où des abus de grande ampleur ont été signalés. L’urgence d’une réponse internationale forte a été mise en avant pour faire face aux atrocités commises.

L’implication du Rwanda dans le conflit a été largement évoquée. Plusieurs délégations ont condamné le soutien militaire et logistique apporté par les Forces rwandaises de défense au groupe armé M23, dénonçant une violation du droit international et de la souveraineté de la République démocratique du Congo. Il a été demandé au Rwanda de cesser tout appui au M23 et de retirer immédiatement ses forces du territoire congolais. Certains intervenants ont mis en garde contre l’intensification des tensions entre les deux pays et le risque d’une extension du conflit à l’ensemble de la région des Grands Lacs.

La crise humanitaire a été décrite comme catastrophique, avec des centaines de milliers de nouvelles personnes déplacées en quelques semaines, portant le nombre total de personnes déplacées internes à plus de 6,4 millions. L’insécurité persistante et la destruction des infrastructures essentielles empêchent l’acheminement de l’aide humanitaire, exacerbant les souffrances des populations civiles. Plusieurs intervenants ont demandé la réouverture immédiate de l’aéroport de Goma et l’établissement de couloirs humanitaires pour garantir un accès sans entrave aux secours.

Horizon Plus Consulting

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